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Strange fruit de Billie Holiday, par Hadriana C.
Titre : Strange fruit
Auteur : Abel MEEROPOL (professeur américain d’origine russe)
Compositeur : Abel MEEROPOL
Interprète : sa femme, puis, Billie HOLIDAY
Date de composition : 1936
Date d'interprétation : 1939
L'œuvre est liée au lynchage de deux afro-Américain.
Biographie rapide : Billie HOLIDAY Chanteuse de jazz américaine légendaire également connue sous le nom de « Lady Day ». Née à Baltimore en avril 1915 et décédée en juillet 1959. Connue pour l’intensité dramatique de ses interprétations qui sont de véritables mises en scènes.
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Contexte historique
Abel MEEROPOL a écrit un poème suite au lynchage de deux afro-Américains, et plus tard l'a mis en musique. Il proposa cette chanson à Billie Holiday.
Billie Holiday enregistra cette chanson en 1939 dans un cabaret de New-York, cette chanson, Strange Fruit, est une « protest song » une chanson contestataire, elle dénonce les « Nektie parties » (pendaison) couramment pratiqués au Sud des Etats-Unis et auxquels certains blancs assistaient comme si c'était un spectacle.
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Ecoute de l’extrait
http://www.wat.tv/audio/billie-holiday-strange-fruit-1fcaw_2flcz_.html
Strange fruit
Southern trees bear strange fruit
Blood on the leaves and blood on the root
Black bodies swinging in the southern breeze
Strange fruit hanging from poplar treesPastoral scene of the gallant South
The bulging eyes and the twisted mouth
Scent of magnolia sweet and fresh
Then the sudden smell of burning flesh
Here is a fruit for the crows to pluck
For the rain to gather, for the wind to suckFor the sun to ripe, to the tree to drop
Here is a strange and bitter crop !Les arbres du Sud portent un fruit étrange
Du sang sur leurs feuilles et du sang sur leurs racines
Des corps noirs qui se balancent dans la brise du Sud.
Un fruit étrange suspendu aux peupliers
Scène pastorale du vaillant Sud
Les yeux révulsés et la bouche déformée
Le parfum des magnolias doux et printanier
Puis l'odeur soudaine de la chair qui brûle
Voici un fruit que les corbeaux picorent
Que la pluie fait pousser, que le vent assèche
Que le soleil fait mûrir, que l'arbre fait tomber
Voici une bien étrange et amère récolte !
Mais en cette année 1939, les américains ne sont pas prêts à entendre une telle chanson :
- Billie Holiday aura du mal à trouver une maison de disques pour enregistrer
- Elle est bannie définitivement de l'Alabama
- Elle ne pourra jamais l'interpréter dans le Sud
- Le Time Magazine parle de propagande communiste
- Les radios américaines refusent de la diffuserIII. Analyse des paroles et musicale
Genre : vocal et instrumental
Style : moderne
Formation : 4 instruments : cuivre, piano, contrebasse et batterie
Nuance : moyen (mezzo)
Tempo : lent (lento)
Mélodie : vocale et strié
Caractères : calme, bouleversant, émouvant
Timbre : acoustique
- Le rythme très lent et la longue introduction musicale montrent la tristesse.
- Le lexique indique que d’entrée que quelque chose ne va pas : répétition de « blood » et mention de «black body ».
- Un contraste est établi entre d’un côté l’évocation d’une scène pastorale (« the Southern breeze », « the poplar trees »), et de l’autre la présence de quelque chose d’étrange, de singulier, une anomalie dans le décor.
- C’est lorsque le fruit est comparé à un « black body » à la ligne 3 que l’on commence à comprendre que ce fruit prend un caractère humain
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Mon avis
J’aime cette œuvre parce qu’elle est intéressante et elle a une histoire originale, et elle m’a appris quelque chose que je ne savais pas avant.
Et dans la chanson, il y a du piano, aussi. C’est une femme afro -Américaine qui chante (quelque part, elle est un peu concernée par ce qui ce passe) et elle chante d’une façon très particulière, que je n’avais jamais entendue avant.
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Conclusion
Cette chanson est très importante parce qu’elle est devenue un symbole de la lutte contre le racisme, la ségrégation car elle a obtenu le nom de « Marseillaise noire », elle est l’hymne de toutes les victimes du racisme et son titre est synonyme de lynchage. Cette chanson est comparable à l’action de Rosa Parks en 1955.
Et grâce à son succès, l’auteur a écrit plusieurs autres chansons qui, pour la plupart ont été reprises par Franck SINATRA .
Ce morceau sera repris plus tard, notamment par Nina Simone et Jeff Buckley
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